Manjushri (source: wikipedia et manjushri.com)
Ses différents aspects sont inspirés de son image dans les soutras, où les subtilités philosophiques et métaphysiques sont souvent présentées par le biais de débats entre bodhisattvas. Il représente l’un des éléments nécessaires pour atteindre l’illumination, la sagesse; les trois autres principaux bodhisattvas représentent Avalokiteśvara, la compassion, Samantabhadra, la pratique, Kshitigarbha, le vœu. Son importance grandit parfois jusqu’à en faire le maître des autres, il représente alors la réalisation spirituelle au plus haut niveau.
Voir: Le debat dans la tradition bouddhiste comme méthode d'enseignement.
Les trois types d'hommage
- Vinaya (comportement de la communauté monastique): hommage au Bouddha
- Abhidharma (psychologie et philosophie bouddhiste): hommage à Manjushri
- Sutras (instructions de méditation): hommage aux bouddhas et bodhisattvas
Les cinq familles de bouddhas et les cinq sagesses (source centrebouddhisteparis.org)
Chacun des cinq bouddhas symbolise un aspect différent de la
sagesse. Ces aspects de la sagesse sont collectivement appelés les
« cinq jñanas »,
les « cinq sagesses » ou les « cinq connaissances ».
La
première des cinq sagesses est la sagesse du dharmadhatu, et est
symbolisée par Vairocana. C'est la sagesse de base, les quatre autres en étant
des aspects particuliers. Le terme dharmadhatu est un terme difficile. Dhatu signifie
« domaine », ou « royaume », ou « champ », et
représente ici l'ensemble du cosmos. Dharma signifie ici « réalité »,
« vérité », l'« ultime ». Le dharmadhatu est
donc l'univers considéré comme le domaine de manifestation de la réalité, ou
l'univers conçu comme étant entièrement pénétré par la réalité. Tout comme la
totalité de l'espace est remplie par les rayons du soleil, la totalité de
l'existence, avec ses systèmes galactiques, ses soleils, ses dieux et ses
hommes, est remplie par la réalité elle-même. C'est un champ pour la
manifestation, le jeu, l'expression et l'exubérance de la réalité.
La
sagesse du dharmadhatu est
donc la connaissance directe de l'ensemble du cosmos comme n'étant pas
différent de la réalité. Non pas que le cosmos soit effacé ou oblitéré. Le
cosmos est toujours là et vous le voyez toujours. Les maisons, les arbres, les
champs, les hommes et les femmes, le soleil, la lune et les étoiles sont tous
là, tout comme avant, mais ils sont maintenant remplis par la réalité. Vous
voyez en même temps le cosmos et la réalité, l'un ne fait pas obstruction à
l'autre. Vous voyez le cosmos, vous voyez la réalité. Vous voyez la Réalité,
vous voyez le cosmos. Le cosmos est la réalité, la réalité est le cosmos.
Le rupa est la shunyata, la shunyata est
le rupa.
Puis, en
second, vient la sagesse-semblable-au-miroir, symbolisée par Akshobhya.
Cette sagesse est comme un miroir car, tout comme un miroir reflète tous les
objets, l'esprit Éveillé reflète tout : il voit tout, de tout il comprend
la vraie nature. Si vous regardez dans les profondeurs de l'esprit Éveillé,
vous voyez tout.
Tous les
objets du monde se reflètent dans les profondeurs de l'esprit Éveillé, mais
l'esprit Éveillé n'est pas affecté par eux, ils ne s'y attachent pas. Si vous
prenez un miroir et placez un objet en face de lui, l'objet est réfléchi. Si
vous enlevez cet objet et mettez un autre objet en face du miroir, le miroir
reflète ce dernier. Quand vous déplacez l'objet, ou quand vous déplacez le
miroir, vous voyez que le reflet n'est pas attaché. L'esprit Éveillé est juste
comme cela : il reflète mais rien ne s'y attache. Notre esprit, cependant,
est très différent. Si vous poursuivez l'illustration, vous pouvez dire que
notre esprit est une sorte de miroir, mais que tous les reflets s'y attachent.
En fait non seulement ils s'attachent, mais ils se solidifient, ils s'empêtrent
tous. Parfois, même, le miroir s'attache à l'objet de telle sorte que vous ne
pouvez plus les séparer. En d'autres termes, dans l'esprit Éveillé il n'y a pas
de réaction subjective, pas d'attachement subjectif ; il y a une
objectivité pure et parfaite - tout comme un miroir réfléchissant tout ce qui
existe.
La
troisième est la sagesse de l'égalité ou de l'identité. Elle
est symbolisée par Ratnasambhava. L'esprit Éveillé voit tout avec une
objectivité complète. L'esprit Éveillé voit la même réalité dans tout, la même
sunyata dans tout, et a donc la même attitude envers tout. Il voit qu'un homme
est un homme, qu'une femme est une femme, qu'une fleur est une fleur, qu'un
arbre est un arbre, qu'une maison est une maison, que le soleil est le soleil,
et que la lune est la lune. Il voit tout cela, mais en même temps il en voit la
Réalité commune, et a donc une attitude identique envers tout. L'esprit Éveillé
a un esprit égal envers tout. Il y a le même Amour, la même Compassion pour
tout, sans aucune distinction ni discrimination. On dit parfois que l'Amour et
la Compassion de l'esprit Éveillé tombent sans discrimination sur tous les
êtres, sur tous les objets, sur toutes les choses, tout comme les rayons du
soleil tombent ici sur les toits d'or d'un palais et là sur une bouse de
vache : c'est le même soleil. L'esprit Éveillé brille avec son Amour et sa
Compassion sur le grand et sur le petit, sur le « bon » et sur le
« mauvais ».
La
quatrième est la sagesse toute-discriminante. Cette sagesse est
symbolisée par Amitabha. Le miroir, nous l'avons vu, reflète également toutes
les choses, mais en même temps ne confond ni ne rend flous leurs traits
distinctifs : le miroir reflète les moindres détails. Ceci est très
important. Ceci signifie que l'esprit Éveillé ne voit pas seulement l'unité des
choses, ou seulement leur diversité, mais qu'il voit les deux à la fois.
L'esprit
Éveillé, en particulier sous cet aspect de la sagesse toute-discriminante, ne
voit pas que l'unité des choses ; il voit aussi la différence entre les
choses, leur caractère unique, et il les voit simultanément. Il ne réduit pas
la pluralité à une unité, il ne réduit pas l'unité à une pluralité : il
voit l'unité et la pluralité.
Le
bouddhisme, à un niveau philosophique, n'est ni un monisme, dans lequel toutes
les différences sont éliminées, ni un pluralisme, dans lequel toute unité
disparaît. Il n'est ni moniste ni pluraliste. Dans la vision bouddhique de
l'existence, l'unité n'oblitère pas la différence, la différence n'oblitère pas
l'unité. Nous ne pouvons nous empêcher de voir tantôt l'une, tantôt l'autre,
mais l'esprit Éveillé voit en même temps l'unité et la différence. Il voit que
vous êtes uniquement vous-même, et en même temps il voit que vous tous êtes un.
Et vous êtes un en même temps que vous êtes individuellement vous-même. Et en
même temps que vous êtes individuellement vous-même, vous épanouissant avec
toutes vos particularités, vous êtes tous un. Ces deux choses, l'unité et la
différence, le monisme et le pluralisme, ne sont pas des choses
différentes ; nous ne disons pas qu'elles ne font qu'un, mais elles ne
font pas deux.
Cinquièmement et dernièrement, il y a la sagesse toute-accomplissante, symbolisée par Amoghasiddhi. L'esprit Éveillé se voue au bien-être de tous les êtres vivants. En faisant cela, il conçoit de nombreux « moyens habiles » pour aider les gens. L'esprit Éveillé aide naturellement et spontanément les êtres vivants. Nous ne devons pas imaginer le bodhisattva, ou l'esprit Éveillé, s'asseyant un matin et pensant : « Comment puis-je aller aider quelqu'un aujourd'hui ? Cette personne-là a-t-elle plus besoin d'aide que celle-ci ? Peut-être vais-je aller aider celle-ci aujourd'hui. » L'esprit Éveillé ne fonctionne pas comme cela : il fonctionne librement, spontanément, naturellement.
Les quatre incommensurables (source : rigpawiki.org)
- Équanimité (Tib. tangnyom), qui est le souhait que les êtres puissent être libérés de l'attitude d'attachement à certains et d'aversion pour les autres.
- Amour (tib. jampa), qui est le souhait que les êtres vivants aient le bonheur et ses causes.
- Compassion (Tib. nyingjé), qui est le souhait que les êtres vivants soient libérés de la souffrance et de ses causes.
- Joie (Tib. gawa), qui est le souhait que les êtres vivants puissent rester heureux et que leur bonheur puisse encore augmenter.
Comment pratiquer les quatre incommensurables
Au départ, nous devons former l'esprit à
l'équanimité. La manière dont nous sommes actuellement attachés à nos amis et agressifs
envers nos ennemis est une faute qui vient de ne pas avoir examiné la situation
à fond. En réalité, les soi-disant « ennemis » d'aujourd'hui ont, au cours de
nos nombreuses vies passées, été de chers amis qui nous ont énormément aidés.
Et ceux que nous considérons actuellement comme nos « amis » ont été nos
ennemis dans les vies passées, nous ayant causé un tort considérable.
Le Noble Katyayana a dit :
Il mange la chair de son père en frappant sa propre mère,
Et berce sur ses genoux l'ennemi qu'il a tué.
La femme ronge les os de son mari.
Samsara est suffisant pour vous faire rire aux éclats !
Reconnaissez que ce biais, qui nous amène
actuellement à voir certaines personnes comme nos amis et d'autres comme nos
ennemis, est le résultat d'être pris sous le pouvoir de l'ignorance. Entraînez
votre esprit jusqu'à ce que vous ressentiez une attitude bienveillante, comme
celle que vous avez maintenant envers votre mère et votre père actuels, envers
tous les êtres, en particulier vos « ennemis » et ceux qui vous créent des
obstacles.
2. Amour
Alors, puisque ces êtres vous ont témoigné la
même gentillesse que vos parents actuels, cultivez l'amour pour eux tous et
souhaitez-leur le bonheur de vous rendre leur gentillesse passée.
Entraînez-vous à être comme des parents s'occupant d'un petit enfant, ou une
maman oiseau s'occupant de son petit, afin que toutes vos actions du corps, de
la parole et de l'esprit ne soient entreprises que pour assurer le bonheur et
le bien-être des autres.
3. Bienveillance
Cultivez la compassion, qui est le souhait que
les êtres soient libérés de la souffrance. Imaginez un prisonnier sur le point
d'être exécuté, ou un animal à l'abattoir, et mettez-vous à leur place, ou
imaginez qu'ils sont votre chère mère. Lorsque vous éprouvez un sentiment de
compassion d'une intensité insupportable pour eux, considérez que bien que
celui qui éprouve une telle souffrance ne soit pas réellement votre mère ou
votre père dans cette vie, il ou elle a été votre mère et votre père
d'innombrables fois au cours de vos innombrables vies. Entraînez-vous à
cultiver cette compassion jusqu'à ce que vous ressentiez la même compassion
pour tous les êtres sensibles que vous ressentez pour votre propre mère et
votre propre père.
4 . Joie
Chaque fois que vous voyez quelqu'un qui est
riche et puissant, et appréciant apparemment tous les plaisirs des royaumes
supérieurs, ou chaque fois que vous voyez quelqu'un qui possède les qualités pour
apprendre et réaliser le Dharma, ne ressentez pas de ressentiment ou d'envie
envers lui, même si vous le considérez être un ennemi. Au lieu de cela, soyez
joyeux et faites le vœu que leurs richesses et leur pouvoir augmentent encore
davantage. Et priez pour que tous les êtres sensibles puissent connaître le
même genre de bonne fortune. Entraînez votre esprit de cette façon, encore et
encore.
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