Sunday, 23 January 2022

Le cœur de la compréhension - 3. La voie de la compréhension

La voie de la compréhension

« Après cette compréhension pénétrante, il transcenda toute souffrance. »

Pénétrer signifie entrer dans quelque chose, pas seulement rester à l’extérieur. Lorsque nous voulons comprendre quelque chose, nous ne pouvons pas rester à l’extérieur et l’observer. Nous devons entrer profondément dans celle-ci et être un avec elle pour la comprendre vraiment. Si nous voulons comprendre une personne, nous devons sentir ses sentiments, souffrir ses souffrances, et savourer sa joie. Pénétrer est un mot excellent. Le mot « comprendre » se compose des racines latines com, qui signifie « ensemble dans l’esprit » et prehendere qui signifie « appréhender ou cueillir. » Comprendre quelque chose signifie cueillir celle-ci et être un avec elle. Il n’y a pas d’autre moyen de comprendre quelque chose.

Si nous ne regardons la feuille de papier que comme un observateur, en restant à l’extérieur, nous ne pouvons pas la comprendre complètement. Nous devons la pénétrer. Nous devons être un nuage, être la lumière du soleil et être le bûcheron. Si nous pouvons y entrer et être tout ce qui s’y trouve, notre compréhension de la feuille de papier sera parfaite.

Il y a une histoire indienne d’un grain de sel qui voulait savoir à quel point l’océan est salé ; alors il sauta dedans et devint un avec l’eau de l’océan. De cette façon, le grain de sel acquit une parfaite compréhension.

Nous sommes préoccupés par la paix et nous voulons comprendre l’Union Soviétique,[1] par conséquent nous ne pouvons pas rester à l’extérieur et observer. Nous devons être un avec un citoyen russe dans le but de comprendre ses sentiments, ses perceptions et ses formations mentales. Nous devons être un avec lui pour vraiment comprendre. C’est la méditation bouddhiste — pénétrer, être un avec, pour vraiment comprendre. Tout travail pour la paix significatif doit suivre le principe de non-dualité, le principe de la pénétration.

Dans le Sutra des quatre fondements de la pleine conscience, le Bouddha nous a recommandé d’observer de manière pénétrante. Il a dit que nous devrions contempler le corps dans le corps, les sentiments dans les sentiments, les formations mentales dans les formations mentales. Pourquoi a-t-il utilisé ce genre de répétition ? Parce qu’il faut entrer pour ne faire qu’un avec ce qu’on veut observer et comprendre. Les scientifiques nucléaires commencent à le dire aussi. Lorsque vous entrez dans le monde des particules élémentaires, vous devez devenir un participant pour comprendre quelque chose. Vous ne pouvez plus rester debout et rester juste un observateur. Aujourd’hui, de nombreux scientifiques préfèrent le mot participant au mot observateur.

Dans nos efforts pour comprendre l’autre, nous devrions faire la même chose. Un mari et une femme qui souhaitent se comprendre l’un l’autre doivent être dans la peau de leur partenaire dans le but de sentir, sinon ils ne peuvent pas vraiment comprendre. À la lumière de la méditation bouddhiste, l’amour est impossible sans compréhension. Vous ne pouvez pas aimer quelqu’un si vous ne le comprenez pas. Si vous ne comprenez pas et que vous aimez, ce n’est pas de l’amour ; c’est une autre chose.

La méditation d’Avalokita était une profonde pénétration dans les cinq skandhas. En voyant profondément dans les fleuves de la forme, des sentiments, des perceptions, des formations mentales et de la conscience, il a découvert la nature vide de chacun d’eux et, soudain, il a dépassé toute souffrance. Chacun d’entre nous qui veut arriver à ce genre d’émancipation devra regarder profondément dans le but de pénétrer la vraie nature de la vacuité.


[1] Le livre a été publiée en 1988

Méditation

Conscience ouverte

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