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L'histoire des sept filles du roi Krika montre des exemples de personnes médiocres, qui ne s'intéressent qu'à leur propre paix.
Leur histoire se déroule ainsi :
À l'époque de Bouddha Kashyapa, il y avait un roi nommé Krika de nature très gentille. Il avait toutes de qualités excellentes et une confiance imperturbable en le Bouddha. Ce roi avait sept filles avec de qualités des déesses. Par leur grande accumulation de vertus dans leurs vies précédentes, elles avaient réalisé pleinement que toute richesse et tout bonheur temporaires du samsara n'ont pas d'essence, sont très temporaires et de la même nature que le samsara. Elles avaient une grande dévotion et un grand respect pour leurs parents.
Un jour, elles s'approchèrent du roi, leur
père, et se prosternèrent à ses pieds. « S'il vous plaît, » dirent-elles,
« accordez-nous votre permission pour aller dans un endroit solitaire et éprouver
des difficultés afin que nous puissions renoncer au samsara, qui est une
souffrance grande sans fin. » En raison de sa grande affection pour ses
filles, le père-roi ne pouvait pas comprendre qu'elles voulaient se rendre dans
un endroit effrayant et solitaire pour éprouver des difficultés et il refusa sa
permission.
Les filles lui dirent : « Toi, père, tu
as toujours une grande compassion et penses au bien-être et au bénéfice de tous
les êtres. Pourquoi pas aussi pour nous ? Même si nous restons avec
toi maintenant, il est sur que sans choix un jour nous devrons nous séparer.
Par conséquent, afin que nous réalisions l'état ultime de paix, donnez-nous s'il
vous plaît la permission d'y aller. » En raison du grand amour et affection
pour ses filles, le père devint très triste. En les regardant, il dit : «
Pourquoi voulez-vous aller au cimetière, un endroit effrayant, et renoncer à
tout confort luxueux du royaume ? Pourquoi voulez-vous éprouver des
difficultés en renonçant à vos parents aimants et compatissants ? »
Toutes les filles lui dirent : « Ces
parents et cette famille aimants et compatissants demeurent dans l'état relatif.
Vous n’êtes pas au-delà de la souffrance du samsara. Pourquoi devrions-nous
nous attacher à la famille, aux parents et aux amis ? Toute la richesse et
le confort du samsara sont comme une illusion ou un rêve. Nous ne les admirons
pas et ne nous y attachons pas. S'il vous plaît, essayez de ne pas rompre notre
engagement à atteindre la paix ultime. »
Leur père leur dit : « Ce n'est pas
le moment d'aller dans ces endroits. D'abord, profitez de tout le confort et de
la richesse du royaume et plus tard, vous pourrez rencontrer ces épreuves. »
Comme ça, il donna sa bénédiction. Les jeunes filles étaient très malheureuses.
Bien que leur père leur avait dit de profiter de la richesse, du luxe et du
confort du royaume, elles les considéraient comme du poison. Alors encore une
fois, elles supplièrent : « Si vous avez beaucoup d'amour et de
compassion, s'il vous plaît, permettez-nous d'atteindre la paix indomptable, la
paix ultime. S'il vous plaît, permettez-nous d'y aller. »
Même s'il n’aimait pas la position de ses
filles, il pensait qu'il n'était pas juste d'entraver leur confiance et leur
dévotion pour l'enseignement du Bouddha. Finalement, le roi leur donna sa
permission et les filles dévernirent très heureuses. Elles enlevèrent tous
leurs ornements et guirlandes, parfums et bijoux, tous leurs vêtements luxueux
et s’habillèrent seulement avec des haillons. Très apaisées, elles se
dirigèrent vers le cimetière.
Après un long voyage, elles arrivèrent dans un
cimetière effrayant et glacial. Il y avait des cadavres partout, dont certains
étaient secs, d'autres frais. Les vautours et les corbeaux dévoraient les
corps, arrachant les yeux, la bouche et le ventre. Toute la crasse sortait des
corps, pleins d'asticots. Les charognards mangeaient les intestins, les tirant par
ici et par là. Il y avait du sang partout et l'odeur de crasse était
omniprésente. Il y avait des centaines, des milliers de cadavres. Différents
animaux comme les hiboux faisaient un bruit effrayant ; les serpents, les
grenouilles et les loups se promenaient partout. C'était un endroit effrayant
et très dangereux où d'habitude personne supportait y rester. Mais quand les
filles arrivèrent, elles étaient très heureuses de s'y installer.
Indra était très heureux de les voir méditer
et apparut devant elles en disant : « Comme c'est merveilleux que vous
toutes les sœurs ayez renoncé au royaume comme s'il s'agissait d'un tas d'herbe
et que vous pratiquiez la méditation à travers les épreuves comme le faisaient
les grands maîtres du passé. Comme c'est merveilleux ! S'il vous plaît,
faites-moi savoir si vous avez besoin du luxe ou du confort du royaume divin. »
Toutes les filles dirent : « Nous
n'admirons pas la richesse du samsara. Toutes ces choses sont assujetties au changement et à la dissolution. Ce sont
de la nature du samsara. Nous les avons abandonnées afin d'atteindre la paix
ultime, libérée de la souffrance de la naissance, de la vieillesse, de la mort
et d'autres souffrances. Nous suivons le chemin des grands pratiquants du passé,
persévérant dans les épreuves. Si vous, Indra, pouvez nous donner des
réalisations, alors donnez-nous la réalisation suprême qui ne peut pas être
détruite. »
Indra était très impressionné. Les poils de
son corps se dressèrent quand il pensa : « Comme c'est merveilleux et
étonnant ! Elles n'ont aucun attachement à la richesse et ni au confort. »
Il continua ainsi : « Je n'ai pas la capacité de vous donner la
réalisation suprême. Mais, si vous me dites simplement quelles choses je peux
vous donner, elles vous seront accordées sans effort. »
Les filles n'étaient pas si contentes de ça. «
Toi qui as mille yeux, ton esprit est attaché au désir. Toi et ce que tu peux
donner sont deux choses différentes. Comment peux-tu dire que tu accordes des réalisations ?
Comment un homme saisi par le fort courant d'un fleuve peut-il en libérer
d'autres qui sont pris par le fleuve ? Vos mots ne sont que ceux de
l'ignorance. » Elles dirent cela et plus encore. Avec un sentiment de
grand émerveillement, Indra retourna au Royaume Divin des Trente-trois.
Comme auparavant, les filles ont médité dans ces
rudes conditions avec la paix et le calme qui arrivent en renonçant à tout
attachement pour l’entièreté du samsara. En raison de ces épreuves, de leur
confiance et de leur non-attachement, elles ont finalement été libérées de
l'océan de souffrance du samsara.
(*) Traduit du « THE JEWEL ORNAMENT OF LIBERATION » édition en anglais par Khenpo Konchog Gyaltsen Rinpoche
The Story of King Krika's Daughters
The story of seven daughters of King Krika shows examples of mediocre people, who are interested only in their own peace.
Their story goes this way:
During the time of Buddha Kashyapa, there was a King Krika who was naturally gentle. He had all excellent qualities and indivisible confidence in Buddha. That king had seven daughters whose qualities were like those of goddesses. Due to their great accumulation of virtue in their previous lifetimes, they fully realized that all temporary wealth and happiness in samsara have no essence, are very momentary, and are not beyond the nature of samsara. They had great devotion and respect for their parents.
One day they approached the king, their father, and did prostrations to his feet. "Please," they said, "grant us permission to go to a solitary place and experience hardship so we can renounce the nature of samsara, which is great and endless suffering." Because of his great affection for his daughters, the father-king could not comprehend their going to a fearful, solitary place for hardship and refused his permission.
The daughters said, "You, father, always have great compassion in your mind for the welfare and benefit of all sentient beings. Why not for us also? Even if we stay with you for the time being, it is definite that one day we will have to separate without choice. Therefore, in order for us to realize the ultimate state of peace, please give us permission to go." Because of his great love and affection for his daughters, the father was depressed. Looking at them, he said, "Why do you want to go to the cemetery, a fearful place, and give up all the luxurious comfort of the kingdom? Why do you want to face hardships by giving up your loving and compassionate parents?"
All the daughters said, "These loving, compassionate parents and family just abide in the relative state. They are not beyond the suffering of samsara. Why should we attach to family, relatives, and friends? All the wealth and comforts of samsara are like an illusion or dream. We do not admire or attach to them. Please try not to break our commitment to achieve the ultimate peace."
Their father said, "For now, it is not the time to go to those places. First, enjoy all the comforts and wealth of the kingdom and later you can practice hardship." With that, he gave his blessing. The young daughters were completely unhappy. Though their father told them to enjoy the wealth, luxuries, and comfort of the kingdom, they saw them as poison. So again, they begged, "If you have great love and compassion, please allow us to attain indomitable peace, ultimate peace. Please allow us to achieve that."
Even though he was not happy with his daughters' position, he also thought that it was not right to hinder their confidence in and devotion for the Buddha's teaching. Finally, the father gave his permission, and the daughters were very happy. They removed all their ornaments and garlands, fragrances, and jewel ornaments, all their luxurious clothes and just wore rags. In a peaceful manner they proceeded to journey to the cemetery.
After a long trip, they arrived in a fearful, chilly cemetery. There were dead bodies all over the place, some of which were dry, some fresh. Vultures and crows were eating the bodies, picking out the eyes, mouths, and stomachs. All the filth was coming out of the bodies, which were full of maggots. Scavengers were eating the intestines, drawing them here and there. There was blood everywhere and the smell of filth pervaded. There were hundreds and thousands of dead bodies. Different animals like owls made a chilling sound; snakes, frogs, and wolves wandered around. It was a place full of fear and danger where usually one could not stand to be. But when the daughters arrived, they were very pleased to settle in that place.
Indra was very pleased to see them mediating and appeared in front of them saying, "How wonderful that all you sisters have renounced the kingdom like it was a heap of grass and that you are practicing meditation through hardship in accordance with the previous great masters. How wonderful this is! Please let me know if you need any luxuries or comforts from the god realm."
All the daughters said, "We do not admire the wealth of samsara. These things are all subject to change and dissolution. These are of the nature of samsara. We have dropped these in order to achieve the ultimate peace free from the suffering of birth, aging, death, and other sufferings. We follow the path of the previous great practitioners, persevering in hardship. If you, Indra, can give us achievements, then give us the supreme achievement that cannot be destroyed."
Indra was very impressed. The hairs of his body stood on end as he thought, "How wonderful and amazing! They have no attachment to such great wealth and comfort." He continued this way, "I do not have the ability to give you the supreme attainment. But, if you just tell me what things I can give you, they will be granted without effort."
The girls were not so happy with that. "You who have a thousand eyes, your mind is attached to desire. You and what you can give are two different things. How can you say you grant attainments? How can a man seized by a river's strong current liberate others who are taken by the river? Yours are just the words of ignorance." They said this and more. With a feeling of marvelous amazement, Indra went back to the God Realm of the Thirty-three.
As before, the daughters meditated in hardship with the peace and calm that come by renouncing all attachment for samsara's entirety. Because of their hardship, confidence, and nonattachment, they were eventually freed from the ocean of suffering of samsara.
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