Il y a 84000 émotions, par conséquent il serait impossible apprendre une méthode spécifique pour chaque une. Heureusement elles peuvent être résumées:
- Trois méthodes: conscience (attention), vision profonde, et empathie
- Chaque méthode a quatre étapes: la pratique principale, essayer autre chose, prendre du recul, faire une pause
Le but de l'attention (conscience)
Étape 1: la pratique principale
a) conscience ordinaire, remarquer les pensées ou émotions sans avoir un but précis, simplement prendre note de notre expérience;
b) conscience méditative, prendre les pensées ou les émotions comme objets pour stabiliser notre conscience, nous pouvons observer leurs parties et comme ils changent;
c) analyser les conséquences de la méditation: i) l'expérience se dissipe, alors nous passons à la conscience ouverte; ii) l'expérience s'intensifie, s'il est possible nous restons avec l'émotion, en la laissant s'exprimer consciemment si nécessaire; iii) l'expérience continue égale, nous utilisons les pensées ou les émotions comme support.
Étape 2: essayer une autre chose, travailler sur les grosses émotions directement peut-être intimidant. Histoire de la femme qui souffrait de la solitude.
a) Dans ce cas, il est mieux de changer d'approche, si nécessaire revenir au niveau élémentaire: shamata sur le souffle ou le son. Nous pouvons aussi utiliser des émotions 'mineures', comme la tristesse de casser un objet par accident, ou l'irritation de voir quelqu'un ne pas respecter la file au supermarché. Cela nous donnera assurance quand nous nous attaquons aux émotions que maintenant nous intimident.
b) Une autre façon est se concentrer sur les sensations physiques générées par l'émotion. Histoire de la femme avec une dépression. C'est encore une autre manière de cultiver notre attention.
Ce genre d'affrontements ne sont pas des batailles mais des occasions de découvrir le pouvoir de l'esprit qui, comme il peut créer des jugements, peut aussi les défaire à l'aide du pouvoir de la conscience et de l'attention.
Étape 3: prendre du recul. Parfois une émotion est si forte ou si persistante qu'il semble impossible de regarder. C'est alors que nous pouvons regarder ce qui se cache derrière de l'émotion, ce qui lui donne du support ou lui sert d'"amplificateur". Histoire de Rinpoché avec la peur du panique. Quand nous travaillons sur les sentiments qui se cachent derrière les sentiments, nous abordons plus directement les inhibiteurs de la nature de bouddha.
Étape 4: faire une pause. Il faut savoir s'arrêter pour ne pas se laisser porter par l'expérience. Il y a deux extrêmes:
a) Quand la pratique commence à se dégrader, sans pouvoir se concentrer, étant dégouté par l'exercice, ou il n'est plus clair comment faire l'exercice. Même en prenant de recul, nous ne restons plus engagés. Histoire de la femme qui ne se concentrait plus. Comme un réservoir vide, même si nous savons qu'il est important pratiquer, nous n'arrivons pas à le faire, car nous n'avons cumulé l'énergie nécessaire pour le faire.
b) Quand la pratique est absolument fantastique, l'esprit est clair, et tout semble frais et précis. Les pensées cessent, l'esprit est calme. Pourquoi faut-il s'arrêter? Car sinon, finalement nous terminerions déçus, car la nature de ces expériences est impermanente, et à sa fin, nous croirions que nous avons fait quelque chose de mal, ou que les pratiques ne marchent pas. De plus, s'arrêter, nous encourage à recommencer après la pause pour stabiliser notre conscience.
Question
Quelle émotion domine votre expérience le plus souvent? Qu'est-ce que fait cette émotion si puissante en vous?
Méditation
Pratique sur notre émotion dominante avec l'attention.
Décomposition (vision profonde)
Histoire de la femme qui souhaitait une relation durable. Tous les phénomènes sont interdépendants, impermanents et composés. Il n'y a rien de solide, singulier ou immuable. Quand nous regardons les émotions, même les plus intenses, toutes sont comme des bulles, elles finissent toujours pour éclater en révélant l'espace infini ou il n'y a pas de conflits ni collisions. Nous pouvons réaliser leur nature vide.
Étape 1: la pratique principale
a) Regarder l'émotion avec la conscience ordinaire, savoir que la pensée ou émotion est là.
b) Reconnaitre l'essence de l'émotion. i) Regarder l'impermanence de l'émotion, elle semble permanente (3ème inhibiteur) mais en réalité elle n'est pas stable ni promis à durer: les sensations physiques, les pensées changent très vite. ii) Regardez les composants de l'émotion (singularité): les pensées, les sensations physiques, les mots, et l'image de l'objet de l'émotion. Si nous prenons chaque élément séparément, nous ne retrouvons plus l'émotion. iii) Qui me fait ressentir l'émotion? C'est la personne, les paroles qu'elle a prononcées? Sinon, sont les lèvres, le cerveau de la personne? Les émotions et leurs objets se produisent en interdépendance. Histoire de l'homme battu par le bâton.
Le but de la pratique de la vision supérieure est décomposer l'illusion de permanence, indépendance et singularité, jusqu'à conclure que aucun facteur de l'émotions est permanent, indépendant ou singulier. L'essence même de l'motion est la clarté et liberté illimitées. Comme l'analogie de monter sur la colline, et s'enlever le chapeau pour se reposer et gouter les sensations d'être arrivé au sommet, libre de tout fardeau. Le seul cavea est que la sensation de liberté peut durer seulement quelques instants.
c) Analyser les conséquences de la méditation: i) l'émotion se dissolve [et revient] et nous répétons encore et encore; ii) l'émotion devient plus forte: nous n'essayons pas de nous débarrasser de l'émotion; iii) l'émotion reste pareil: nous regardons l'émotion et la vacuité ensemble, comme l'image dans le miroir, nous la reconnaissons, en sachant qu'elle n'a pas une existence réelle.
Étape 2: essayer une autre chose, nous cherchons une émotion plus facile (la douleur physique, la jalousie, le désir, la peur…). Nous pouvons aussi décomposer l'émotion en éléments plus petits et pratiquer avec eux. Il est possible analyser pour faire la décomposition: qui a l'émotion? Mon pied? ma main? D'où vient cette émotion? Quelle partie du corps de l'autre crée cette émotion en moi? Il y a une valeur ajoutée, car nous augmentons notre pratique avec des conditions plus simples, jusqu'à cumuler assez d'expérience pour s'attaquer au plus difficile.
Étape 3: prendre du recul. Certains peut trouver cette pratique trop sèche ou analytique, d'autres peuvent avoir peur de regarder dessous les émotions. Une des plus fortes causes de résistance est la peur du changement et de perdre son identité. Par exemple, nous pouvons nous attacher à l'émotion comme si elle était nous, c'est le cinquième inhibiteur de la nature de bouddha. Histoire du musicien. Beaucoup de personnes comprennent mal la notion de vacuité. Histoire de l'expérience de Rinpoché dans le bus. Regarder l'émotion et changer le point de vue peut nous aider, mais surtout c'est lâcher prise des idées préconçues, accepter le changement, et traverser le "point aveugle" pour découvrir ses ressources intérieures.
Étape 4: faire une pause, quand nous soyons fatigués, frustrés, ou en ayant assez. Comme dans l'entrainement sportif nous commençons par peu, et progressive notre endurance augmente. Il le faut aussi quand la pratique se passe "bien".
Question
Est-ce vous avez découvert quelque chose de vous-même en regardant vos émotions?
Est-ce que vous savez établir une relation avec la phrase "J'ai besoin de ma colère pour agir"?
Méditation
Vacuité des émotions
Étendre l'empathie
Histoire de la dame avec une jambe cassée.
Étape 1: la pratique principale
Observez que l'empathie a une gout différent (que les approches précédentes). C'est un processus de transformation.
a) Portez l'attention sur ce que vous ressentez;
b) Reconnaissez que les autres souffrent dû à leurs émotions, "je ne suis le seul qui souffre"; l'exemple des aiguilles dans les joues (ma souffrance, celle des autres), la douleur est pareil.
c) Tonglen. i) regarder sa propre souffrance; ii) reconnaitre que les autres souffrent aussi; iii) absorber (par l'imagination) la souffrance des autres; iv) envoyer (par l'imagination) toutes les qualités aux autres. Les bienfaits sont: i) se rendre compte que nous ne sommes pas seuls et dissoudre le jugement vers soi-même; ii) se rendre compte que les autres souffrent, dissolve le jugement contre eux. D'un côté, nous nous rendons compte que les comportements des autres que nous n'aimons pas sortent de leur souffrance. De l'autre, nous laissons émerger nos qualités positives et des capacités plus larges qu'on l'imaginait.
De plus, nous donnons un sens à sa souffrance, car nos émotions deviennent les émotions de tous les êtres, et nous nous engageons à les libérer des émotions perturbatrices.
d) A différence des méthodes de la vision profonde, nous laissons émerger l'émotion que s'intègre de bienveillance et compassion émerger. L'émotion comme objet de concentration, nous amène au service des autres.
Étape 2: essayer une autre chose. Essayer l'empathie peut nous bloquer. Nous pouvons essayer avec une autre émotion (frustration, irritation) ou avec un seul aspect de l'émotion (dans la manque d'amour propre, la réaction à un commentaire que génère un jugement négatif vers soi-même). Nous pouvons essayer la bienveillance et compassion ordinaire par exemple avec un familier (qui a peut-être la même émotion que nous). Nous pouvons aussi nous rappeler d'une émotion passée.
Étape 3: prendre du recul. Histoire de la dame avec mauvaise humeur. Certaines personnes résistent à étendre l'empathie parce que se trompent avec la méthode et elles pensent qu'il faut supprimer l'émotion.
a) L'espoir que l'émotion parte, et la peur que l'état émotionnelle reste;
b) Certaines émotions (comme la solitude, la manque d'amour propre) peuvent paraitre trop intenses pour les gérer, c'est alors que nous prenons du recul. Nous pouvons aussi travailler les déclencheurs, les accélérateurs ou les souvenirs d'enfance.
Étape 4: faire une pause. Si nous arrivons à penser "je me mettrai à jamais au service des autres", c'est le moment d'arrêter. Histoire de l'élève de Patrul Rinpoché. Bien que nous atteignons un peu de compréhension intellectuelle sur l'empathie, nous devons continuer à cultiver notre pratique.
Pour conclure
Histoire du surfeur et les émotions comme les tsunamis. C'est important de changer de méthodes. "Comme mes propres maitres me l'ont jadis montré, il est absolument nécessaire de changer d'objet de concentration de temps à autre -- aussi bien en ce qui concerne la méthode que l'objet proprement dit - pour laisser à la pratique toute sa fraicheur. Si vous vous fixez trop longtemps sur une méthode et un objet, il est fort possible que vous vous en lassiez, que tout cela devient flou et vous épuise."
Histoire de l'homme et la méthode de la respiration.
"Telle est la base véritable de la pratique bouddhiste: comprendre le pouvoir que l'esprit a de créer sa propre perception de la réalité dans laquelle nous fonctionnons."
Question
Pensez sur l'analogie du surfeur. Le surfeur portait sa passion pour surfer à la méditation sur les émotions. Quelle passion, habilité avez-vous de laquelle vous n'en avez jamais trop? C'est le type d'énergie que nous devons utiliser dans notre méditation.
Comment pouvez-vous connecter votre passion avec la méditation?
Méditation
Tonglen
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