L'esprit est comme un oiseau, qui vole de branche en branche d'un arbre. L'oiseau n'arrête jamais, attiré par chaque événement, et il termine épuisé. La première pratique enseigné aux débutants et pour permettre l'oiseau de se poser. Cette pratique est appelée en tibétain shiné (skt. shamata), que signifie demeurer en repos.
Nous réagissons à toute expérience avec un jugement: ça me plait, ça ne me plait pas, je n'en sais rien. Ce jugement nous pousse à changer, ce que fait que nous recommençons. Shamata nous invite à nous arrêter sur la branche où nous sommes et regarder, ce qui nous permet de distinguer ce que nous voyons de ce que nous jugeons.
La simple conscience d'apprécier toutes les expériences telles qu'elles sont est une expression de la clarté de notre nature de Bouddha. Nous pouvons donc, reconnaitre, les choses que nous voyons, écoutons, etc., et en même temps nos pensées, jugements, émotions. Notre clarté est illimité, nous pouvons reconnaître à la fois toutes les choses sans les confondre. Shamata nous aide à reconnaître la clarté même avec toute une panoplie de méthodes.
Premier pas: l'attention sans objet
Nous ne nous fixons pas sur rien, nous observons simplement le vaste rang d'expériences que viennent et partent. Nous restons comme après avoir accompli une tâche longue et fatigante. Mais nous ne laissons l'esprit vagabonder. Shamata sans objet est reposer l'esprit dans sa clarté naturelle, que est toujours présente pour nous, comme l'espace est toujours présent. La conscience "est", tout simplement. Shamata sans objet est aussi appelée conscience ou méditation ouverte.
Deuxième pas: l'attention a la forme
La conscience mental est la capacité d'organiser l'information reçue a travers des sens et créer un concept mental. C'est comme un oiseau frétillant, mais nous pouvons le poser pendant un moment fixant l'attention sur un des sens. Le terme technique de poser l'attention sur le sens de la vue est la méditation sur la forme. Nous posons l'attention simplement sur la forme ou la couleur et nous alternons ceci avec la conscience ouverte. Si nécessaire nous pouvons cligner les yeux.
Quand nous posons l'attention sur an objet nous le voyons comme une entité séparée, mais quand nous lâchons prise nous pouvons petit a petit, nous rendre compte que nous percevons est une image projeté par l'esprit, et que finalement il y a pas de distinction entre ce qu'il est vu et l'esprit qui le voit.
Troisième pas: l'attention sur le son
C'est similaire à la méditation sur la forme. Nous pouvons fixer l'attention sur n'importe quel son, proche ou lointaine, sans besoin de les identifier. Simplement, nous cultivons la conscience nue de tout son que nous écoutons, alternant entre fixer et la conscience ouverte. Une avantage de cette méditation est qu'elle peut nous aider à nous détacher de la manie d'essayer de donner un sens à tout ce qu'il se passe.
L'histoire de l'homme sensible aux sons dans le monastère illustre bien que que les sensations nous dérangent dans la mesure que nous les résistons.
Question
Quelles sont mes expectatives quand je m'assois pour méditer?
Est-ce que vous avez eu une discussion a propos du classement du turquoise comme bleu ou vert ou similaire? Si c'est le cas, qu'est-ce que générerait le désaccord entre vous et l'autre personne?
Méditation
Lâcher prise des expectatives/Méditation sur la forme?
Quatrième pas: l'attention au corps
Nous habitons un corps qui nous donne plein d'opportunités pour découvrir les possibilités de la conscience. Se concentrer sur la respiration est particulièrement utile quand nous sommes stressées ou distraits. Cela engendre un état de calme et conscience que nous sereine et nous rends objectifs. Pour renforcer l'attention nous pouvons compter les inspirations et expirations, jusqu'à sept, onze ou vingt et un pour recommencer le comptage. La pratique de la respiration peut se faire à tout moment, n'importe où ("anytime, everywhere, even in the city").
Nous pouvons aussi utiliser toutes les sensations physiques y compris la douleur, sans la considérer comme une menace ou un ennemi, mais comme l'occasion de prendre conscience de la conscience. Assis dans la posture de méditation, nous reposons en conscience ouverte, et ensuite nous explorons les sensations dans une zone du corps. Nous pouvons voir les opinions, jugements, interprétations que nous créons autour de la sensation. Nous alternons l'observation avec la conscience ouverte.
Les sensations physiques désagréables, dans la mesure où l'on ressent vivement la douleur ou l'inconfort, sont très efficaces pour fixer l'esprit conscient qui connaît la sensation. Nous ne devons croire que fixer la douleur, soulagera notre mal. Cela augmenterait notre espoir que la douleur va cesser et notre peur que cela n'arrive pas. Quand on fixe la douleur, elle peut se déplacer, disparaître ou s'intensifier, même devenir insupportable, dans ce cas il faut changer de méthode, respiration, sons, ou faire quelque chose complètement différente comme se promener.
Cinquième pas: attention aux pensées
Les techniques précédentes sont une préparation au travail avec les pensées. Cette multitude d'idées, jugements, concepts sont plus insaisissables que les sensations, les sons ou les images. Sans matérialité, on peut toutefois prendre conscience, en faisant cela, se rendre compte de l'esprit ou tout apparait.. Comme disait le père de Mingyur Rinpoché "la pensée est l'activité naturelle de l'esprit, l'expression de son pouvoir de tout produire"
L'attention aux pensées est les observer simplement sans s'attacher à eux ni se concentrer dessus pour les faire partir. Ils vont et viennent, "comme des flocons de neige qui tombent sur une pierre chaude". Mais nous y attribuons souvent une solidité que n'est pas vraie.
A fur et mesure que nous observons, nous apprécions des espaces entre les pensées, d'abord assez courts, mais avec la pratique les espaces s'élargissent en nous pouvons reposer sur l'attention sans objet.
L'observation des pensées est comme regarder la télé, nous voyons ce qu'il se passe sans être dedans. Est beaucoup plus simple que la plupart l'imagine, rester conscient quelque soit l'expérience. On ne sort de la méditation que si on essaye de contrôler ou changer les pensées.
Au début il nous est très difficile d'observer les pensées associés à des expériences ou émotions désagréables. Dans ce cas évitons de regarder l'objet (l'ennemi, l'occasion ratée, etc.) et mieux se concentrer sur les pensées qui surgissent.
Histoire du médecin et la flèche empoisonnée.
La méditation se fait en premier reposant l'esprit et puis alternant l'observation des pensées et de la conscience ouverte. A la fin, nous pouvons constater l'expérience: beaucoup ou peu de pensées, pensées claires ou pas claires, fugaces ou persistants, il y avait des espaces?
Sixième pas: attention aux émotions
Souvent les émotions sont vivaces et durables. Cela fait qu'elles soient très utiles comme supports de méditation et, en même temps, peut rendre le travail compliqué. C'est pour cela qu'il faut s'entrainer d'abord avec les autres objets.
Il y a trois catégories d'émotions: positives, négatives et neutres, que se mirrorent avec notre classement des expériences: me plait, ne me plait pas, je ne sais pas.
- Les émotions positives (telles que compassion, amitié, loyauté,...) renforcent l'esprit, la confiance et le pouvoir d'aider les autres.
- Les émotions négatives (telles que la colère, la tristesse, la jalousie, l'envie,...) affaiblissent l'esprit, la confiance, et accroîtrent la peur.
- Les émotions neutres sont les états d'esprit des expériences que ne nous attirent pas (regarder un crayon, le son d'une goute de pluie au milieu d'un orage, l'odeur des briques d'un mur).
Par contre, si nous regardons une émotion négative, se concentrer sur l'objet renforce notre idée que l'objet est responsable de l'émotion: "c'est l'individu ou la situation qui me fait mal". Cela arrive avec le désir. Il est préférable de regarder simplement l'émotion, sans nous accrocher ni résister. Progressivement l'émotion ne semblera aussi solide, durable ou vrai qu'au départ.
Quand une l'objet d'une émotion troublante devient trop vivace ou persistant pour l'ignorer, il faut surtout pas que nous essayons de le bloquer. Or, nous plaçons l'attention sur nos sensations ou pensées de sorte que l'objet devient finalement un support pour notre méditation.
La pratique de méditation se fait en premier reposant le corps, puis rester en conscience ouverte, et alterner le regard sur une émotion (si plusieurs nous choisissons la plus vivace) et la conscience ouverte. A la fin, nous observons si les émotions ont persisté, changé, étaient claires, se sont cachées, il y avait des espaces, plutôt positives ou négatives.
Question
Qu'est-ce que vous expérimenté pendant la méditation d'aujourd'hui? Les émotions ont persisté, changé, étaient claires, se sont cachées, il y avait des espaces, plutôt positives ou négatives?
Méditation
Méditation sur les émotions/Méditation sur la douleur